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Contexte : 

Au même moment, jamais l’opinion publique en France n’avait été aussi sensible à la question des violences policières et à la nécessité de les documenter. 

En juin 2020, d’immenses rassemblements à l’appel du Comité Adama avaient réuni des dizaines de milliers de personnes pour dénoncer le racisme, les violences et l’impunité systémiques de l’institution policière en France. Dans un climat politique très hostile, cette mobilisation inédite avait obligé le gouvernement à de timides concessions, avant que les principaux syndicats de police ne poussent au remplacement du ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, par Gérald Darmanin quelques semaines plus tard. 

 Début décembre 2020, le producteur de musique Michel Zeckler est violemment passé à tabac par des policiers. Ce sont les images vidéo qui permettent de démontrer ces faits, pourtant niés par les policiers et la hiérarchie policière dans un premier temps.  

Naissance du Réseau Stop Sécurité Globale

Le réseau a rassemblé des dizaines d’organisations et personnalités de la société civile, qui n’avaient pour la plupart jamais travaillé ensemble auparavant : collectifs de victimes et de proches de violences policières, organisations de défense des droits humains, avocats et universitaires, syndicats de magistrats, d’avocats, journalistes, rédactions de nombreux médias… Un réseau à l’énergie incroyable et aux compétences extrêmement complémentaires était né en quelques jours: le réseau Stop Sécurité globale.

Malgré des cultures organisationnelles très différentes, il a notamment : 

  • Impulsé des dizaines de mobilisations et manifestations à Paris et partout en France, ainsi que des outils de mobilisation citoyenne en ligne ; 
  • Publié de nombreux outils pédagogiques ; 
  • Organisé l’offensive médiatique
  • Porté un plaidoyer offensif auprès du gouvernement, qui l’a obligé à reculer

Mon rôle 

Alors responsable du programme Libertés pour Amnesty International France, j’ai été l’un des principaux animateurs du réseau Stop Sécurité Globale. Notamment, j’ai été responsable de 

  • Proposer un mode de gouvernance  collectif (démocratie interne, prises de décision…) et d’animation du réseau ;
  • Co-animer les réunions du réseau (comités de pilotage et plénières)
  • Organiser les prises de parole lors des rassemblements et manifestations

Principaux résultats du réseau

Les rassemblements et marches des Libertés ont mobilisé jusqu’à 200 000 personnes à Paris et 500 000 en France, probablement le plus vaste mouvement en défense des libertés publiques depuis des décennies en France 

La mobilisation a, pendant des semaines, été tout en haut de l’agenda médiatique en France. Elle a permis de sensibiliser des millions de personnes aux enjeux des violences policières, à leur caractère systémique et impuni, à l’importance de la liberté citoyenne d’informer.

Elle a permis de fédérer des acteurs de la société civile qui n’avaient jamais travaillé ensemble. Depuis, les liens créés perdurent dans d’autres initiatives communes en défense des libertés.

Les sondages ont montré qu’une majorité de l’opinion publique s’opposait progressivement au projet de loi, fait rare pour une loi présentée par le gouvernement comme améliorant la sécurité. 

Malgré le vote en procédure accélérée de plusieurs articles de loi très problématiques, les articles les plus contraires aux droits du projet de loi « Sécurité globale » ont été censurés par le Conseil Constitutionnel.

Au dernier trimestre 2020, le projet de loi « sécurité globale » porté par le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avec l’appui des principaux syndicats de police, prévoyait des reculs fondamentaux en matières de libertés publiques : interdiction de filmer les policiers ; techniques de surveillance accrues des rassemblements, accroissement des pouvoirs de la sécurité privée…